lundi 8 avril 2013

De Cartagena (Colombie) à Pereira (Colombie)

Je quitte Cartagena qui se trouve tout au Nord du pays, direction le Sud. En deux tours de pédales, je sors de la partie historique et touristique de la ville. D’un coup, je suis en Colombie, la vraie Colombie. J’en prends plein la figure : du monde, du bruit, des couleurs, de la circulation, de la poussière, ça vit, ça grouille.





Sortie de Cartagena


Cette agitation ne dure que le temps de sortir de la ville, je retrouve rapidement le calme de la campagne et les paysages ruraux. Les traversées de villages sont toujours des moments que j’apprécie, et d'autant plus en Colombie. Il y a du monde dans les rues, de la musique dans les maisons et les petits commerces, les façades sont colorées et je reçois de nombreux saluts et encouragements.






Les façades colorées des maisons

Entre Cartagena et Medellin


Entre Cartagena et Medellin

Aujourd’hui, c’est jour de football. L’équipe nationale joue contre la Bolivie en match éliminatoire de la coupe du monde 2014 qui aura lieu au Brésil. Toute la journée, je sens un enthousiasme presque palpable. Enormément de gens portent le maillot jaune, les drapeaux sont de sortie devant les maisons, les bars ont installé les écrans géants et décoré leurs terrasses aux couleurs du pays. Il est 15h quand j’arrive à la petite ville de Sincelejo, c‘est le coup d’envoi. Je m’arrête pour regarder le match dans un des bars de la ville. Pas que je sois un fan inconditionnel de football, mais je suis plutôt curieux de voir l’ambiance. C’est très festif, tous les bars et restaurants sont bondés, ça danse, ça chante, ça crie. On croirait une finale.


Sincelejo


Défilé de motos dans les rues après la victoire de la Colombie 5 à 0


Je continue dans des zones agricoles, les chevaux et les ânes sont encore beaucoup utilisés pour se déplacer et transporter le lait ce qui donne un côté plutôt dépaysant. C’est plat et les barbelés le long de la route rendent les endroits de bivouacs difficiles à trouver. Cependant, j’apprécie ces dernières centaines de kilomètres de plat et de chaleur avant plusieurs milliers de kilomètres dans la cordillère des Andes.




Entre Cartagena et Medellin

Entre Cartagena et Medellin
Procession de Semana Santa dans les rue de Caucasia
Les jours passent et les montagnes se rapprochent. Comme pour dire  au revoir aux moustiques, je traverse une zone au climat et à la végétation très tropicale. Pendant plusieurs dizaines de kilomètres, la jungle tombe littéralement sur la route et l’eau coule partout sous forme de cascades, ruisseau, rivières pour se jeter dans le fleuve Cauca qui va me guider vers les montagnes des Andes.
Le fleuve Cauca


Puerto Valdivia - passage du fleuve Cauca
Puerto Valdivia - début des montagnes

Pas d’apéritif, ni d’entrée, c’est directement le plat principal ! Enfin plat c’est pas vraiment le mot ! 70 kilomètres de montée continue pour se hisser en haut du premier col qui culmine à 2800 mètres. A cette altitude, je retrouve de la fraîcheur et un temps plus automnal. Aussi, les paysages changent, fini les palmiers, bananiers et autres cocotiers, c’est désormais des montagnes couvertes de prairies qui m’entourent.


Entre Cartagena et Medellin - mais ça pourrait être aussi dans les Ardennes

De nombreuses fermes artisanales produisent diverses spécialités laitières et les vendent directement aux particuliers. J’en passe des dizaines sans m’arrêter. La ville de Medellin est toute proche et mes jambes qui ne sont plus habituées à la montagne et me demandent un peu de repos. Cependant, je me sens presque « coupable » de ne pas essayer ce « pan de queso » (pain au fromage) , spécialité de la région. Finalement, je m’arrête au village de Santa Rosa pour enfin  le déguster. Ce n’est pas mauvais, ça change un peu des  pains sucrés façon brioche qui sont la norme en Colombie. Mais j’ai surtout bien fait de m’y arrêter car j’y rencontre un groupe de cyclistes avec qui je sympathise. Alonso, l'un d'eux, vit en banlieue Medellin et m’invite à passer chez lui.
Santa Rosa
  
Si le football est très populaire en Colombie, le cyclisme l’est presque autant. Malgré  les dénivelés importants, je vois beaucoup de cyclistes sur les routes. Il me semble qu’ils sont particulièrement considérés. Sur mon passage, je note un nombre  record de « pouce en l’air » et d'encouragements de toutes sortes. Des dizaines de fois par jour, venant de la part d’absolument tout le monde, de 7 à 77 ans: les enfants au bord des routes, les routiers aux stations essence, les vieillards assis devant leur maison, les militaires aux postes de contrôle… Dans cette atmosphère très amicale, je roule avec le sourire. La petite angine que je traine depuis quelques jours, les averses que j’essuie dans les montagnes et quelques rayons cassés n’y changeront rien, le plaisir de pédaler par ici reste au top. 
Entre Cartagena et Medellin

Je rejoins Alonso qui vit à Bello au Nord de Medellin. En ce moment, c’est les vacances de « semana santa », il reçoit toute sa belle-famille et son appartement est déjà très occupé Mais il insiste pour que je reste et m’offrir à dîner. On va mettre mon vélo à son lieu de travail. Surprise, il est gérant d’une salle de musculation et c’est là que je passe la nuit. On s’entend très bien et on ne manque pas de sujets de conversation.
Bello - Andre, Loic, Alonso -Muchas Gracias amigo

Le lendemain au petit matin,  j’entre dans Medellin. C'est vendredi saint, la ville est encore endormie et les rues sont vides. Sur le chemin je regarde ma carte  à un arrêt de bus. Un groupe de jeunes vient à ma rencontre et engage la discussion. Ils essayent de distraire mon attention pour essayer d’ouvrir ma sacoche de guidon, je saute sur le vélo et continue mon chemin. Malgré le très bon accueil que j’ai eu jusqu’à présent, cet "incident" me rapelle que ce n’est pas Disneyland et je dois rester vigilant.
Medellin
  
Medellin avec ses 4 millions d’habitants est la deuxième ville de Colombie. Située dans une cuvette à environ 1500 mètres d'altitude elle est surnommée  la ville de l'éternel printemps en raison de son climat agréable toute l'année. C'est l'occasion pour moi de me reposer un peu.

Medellin





La Bandejas Paisa - le plat typique colombien, du costaud!

Medellin

Je continue ma route,  les grimpettes sont toujours au rendez-vous et les paysages sont superbes. Je vois mes premières plantations de café, c'est vraiment chouette de pédaler avec un décor pareil.

Entre Medellin et Pereira


Du cafe!

Sur la route, je fais beaucoup de brèves rencontres. Parfois, les discussions se prolongent, comme cette fin d'après midi avec Johan et Mariana. Un couple de Medellin qui se rend dans la maison de campagne de famille à une centaine de kilometres plus au Sud. Ils m'invitent à passer la nuit dans cette finca (comprenez ferme) superbement rénovée avec une vue imprenable sur la vallée de la Pintada.


Mariana et Juan -  Merci à vous de m'avoir accueilli dans cet endroit exceptionnel.
Ce détour pour rejoindre la maison de campagne est l'opportunité pour moi de sortir de la route principale, goûter aux pistes caillouteuses et traverser des petits villages plus authentiques.


Entre Medellin et Pereira -  un village sur les hauteurs de la Pintada

Les plantations de cafe des alentours de Pereira

Entre Medellin et Pereira

A Pereira, je retrouve mon vieil ami Fred. Il a quitté la Belgique il y a quelques années pour s'installer en Colombie. C'est vraiment un plaisir de le revoir après tout ce temps. D'autant plus que les plats qu'il sert dans son restaurant sont délicieux. J'ai aussi la chance de déguster un plat typique chez sa belle famille.  Fred et Catalina, Un grand merci pour votre accueil et votre aide.


Pereira  - Fred - Un petit air de Belgique en Colombie

Pereira

Pereira

Depuis le début du voyage, je cumule les petites plaies sur les jambes : piqûres de moustiques, coupures diverses dans les ronces ou avec les pédales. C'est tellement courant que je n'y prête même plus attention. Ca guérit en général très bien en quelques jours. Mais depuis quelques temps ça s'infecte et ça a bien du mal à cicatriser. Je me dis que ces quelques jours à Pereira vont améliorer la situation. Mais ça empire de jour en jour, jusqu'a ce que je me retrouve avec les chevilles et les mollets  gonflés comme le bonhomme Michelin. Direction les urgences ou l'on me diagnostique une infection bactérienne. Je vous épargne les détails et les photos, c'est pas joli joli! Les antibiotiques devraient régler le problème. Demain je continue vers le Sud.

A bientôt

3 commentaires:

  1. Si tu croises Pablo Escobar, passe lui le bonjour. Non, je plaisante bien entendu, et surtout soigne toi bien de cette infection pour poursuivre ta route au mieux. Et au moins toi tu as vu une victoire de la Colombie en qualif Coupe du Monde 2014, nous on n'a pas été capables de battre les espagnols. Bon vent et à bientôt. Patrice

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    1. Quelle blague pourrie celle de Pablo Escobar !!! Cordialement, Ivan CABEZAS colombien et étudiant à Grenoble Ecole de Management !

      et COURAGE POUR TOI LOIC !!! Ca me donne envie de faire un tour comme toi !!!

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  2. Pour ton prochain tour du monde à vélo nous partons avec toi,cela s'implifiera beaucoup de choses (moins de stress,plus besoin de consulter tes mails) .On aura un guide à très bon prix ....Bon ça c'est en en rêve mais sait on jamais ???Allez bonne route ..
    bises des parents

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