lundi 28 mai 2012

De Kunming (Chine) à Shangri-la (Chine)


Je passe 3 jours à Kunming, toujours en compagnie de Tanel. On réside dans une auberge de jeunesse où l'on rencontre plein de gens sympas. Entre autres, Rain de Pekin, parti pour Lhasa à vélo et Yan de Hong Kong qui voyage un peu au grès du vent avec son sac à dos. La veille du départ, sur le ton de la plaisanterie, Rain dit à Yan ''Allez, viens avec nous!'', avec Tanel on surenchérit un peu. Yan nous prend aux mots et achète un vélo d'occasion pour trois fois rien. On part donc à 4 pour Dali.

Kunming, 6 millions d'habitants, capitale de la province du Yunnan.

Kunming - les buildings gagnent du terrain sur la vieille ville.

Départ de Kunming - Loic, Rain, Yan, Tanel.

On part du plateau de Kunming à 2000 mètres d'altitude direction l'ouest vers Dali pour retrouver les montagnes. Ces quelques jours à rouler à quatre sont vraiment chouettes. L'ambiance est bonne, on rigole du matin au soir. Même si on pousse souvent Yan dans les montées, les kilomètres passent tout seul. Le fait de voyager avec des chinois facilite grandement les problèmes de communication avec les locaux. Même si la barrière linguistique est un ''problème'' dans tout les pays, ça l'est encore plus en Chine. La culture et la façon de penser sont très différentes de l'occident. Par exemple, même en dessinant ou en mimant avec la tondeuse, j'ai dû aller voir 2 coiffeurs différents avant de me faire couper les cheveux (enfin, le peu qu'il me reste).


Entre Kunming et Dali - difficiles travaux dans les rizières.

Chuxiong

La pause

On voit beaucoup de cyclistes chinois qui roulent vers le Tibet. Notamment un groupe de 8 avec qui on fait des bouts de routes. On se retrouve souvent dans les mêmes guest-house le soir. Comme Yan n'a pas de matériel de camping, c'est ''hôtel'' chaque soir. Tout y passe, de l'endroit plutôt classe au foyer d'ouvriers en passant par la pension de famille, le tout pour un prix de 1,5€ à 2,5€ la nuit. Sauf que parfois on se fait refuser l'accès à certains hôtels qui n'ont pas le droit d'accueillir d'étrangers sous peine de perdre leur licence. Parfois on est obligé de se rendre au commissariat de police pour se déclarer. C'est un peu le même principe pour internet, si on ne possède pas de carte d'identité chinoise on se voit refuser l'accès aux cyber-cafés. Et quand bien même j'arrive à me débrouiller pour utiliser un ordinateur, tout est filtré : pas de Blogspot, pas de Facebook, pas de Youtube... Un grand merci au passage à Mathieu qui met le blog à jour pendant mon séjour en Chine.

Rencontre avec le groupe de 8 jeunes cyclistes chinois

Un exemple de censure des médias du gouvernement chinois

Entre Kunming et Dali - les paysages du Yunnan

Dernier jour de route avant Dali. La soupe de nouilles de la veille au soir est mal passée, on se réveille tous malades ''comme des chiens''. On a passé la nuit dans un foyer d'ouvriers agricoles d'un tout petit village au milieu de nulle part. Dali est à portée de roue, on décide de prendre tout de même la route. 

6h du matin - cours du foyer - briefing et encouragement des ouvriers avant la journée de travail

Tanel : ''allez-y, je vous rejoins...'' pas facile de rouler malade...

Arrivée à Dali la nuit, il nous aura fallu le temps...

On passe deux jours de convalescence dans la cité antique de Dali. Le cadre entre le lac Erhai et des sommets qui culminent à plus de 4000 mètres rend l'endroit agréable.

Vieille ville de Dali

Dali – les plus gros ‘’baoze’’que j’ai trouvés (une autre sorte de raviolis chinois)

Aux alentours de Dali

Tanel n'a pas encore complètement récupéré de la soupe de nouille. Les jours passés en Chine défilent et on doit arriver avant la fin du mois à Shangri-la. C'est l'endroit le plus simple et le plus rapide pour prolonger notre visa. Je pars seul faire le petit bout de route jusque Lijiang.  

Ça s'active dans les rizières

Marché de Xitungxiang

Aux alentours de Lijiang

J'arrive à Lijiang le lendemain en fin de matinée. Tanel est déjà là, il a pris le bus pour me rejoindre. Plus grand et plus joli que Dali, Lijiang me donne bonne impression. Dans les ruelles de la vieille ville, les touristes (essentiellement chinois) y sont nombreux, mais ça n'enlève rien au charme de Lijiang.

Les ruelles de la vieille ville

Lijiang

Lijiang

Je quitte Lijiang avec Tanel cette fois. Direction Shangri-La, un peu plus au Nord. On retrouve les joies du camping. On commence à arriver dans les montagnes de l’Himalaya. Les dénivelés augmentent, les côtes se rallongent, la température baisse d’un cran et les paysages deviennent grandioses. Ils nous faudra grimper pendant pas moins de 50 kilomètres  pour arriver sur le plateau de Shangri-La à 3300 mètres d'altitude.  Au sommet, les visages ne sont plus tout à fait les mêmes, les vêtements et les habitations non plus.  On y trouve de grands espaces de pâtures, des chevaux, des yaks... On est toujours dans la province du Yunnan mais la zone est déjà culturellement tibétaine.

L'entrée des 'Gorges du Tigre''

A l'approche de Shangri-La, on a comme un avant-goût du Tibet

Aux alentours de Shangri-La
A bientôt.

vendredi 11 mai 2012

De Vientiane (Laos) à Kunming (Chine)


Les festivités du nouvel an terminées, la petite capitale laotienne retrouve son calme. En attendant le visa chinois, j'y passe 3 jours de bons moments et de rigolades en compagnie de David et Andrew. David de Chamonix est lui aussi parti pour un long voyage à vélo (www.71degresnord.canalblog.com), Andrew lui vient d'Australie et voyage uniquement à pied et en stop.  Le dernier jour, je revois aussi Tanel, un cycliste estonien que j'avais croisé en route quelques jours auparavant.

Vientiane - Loic, Andrew, Thanel, David







Le visa en poche, je repars plein Nord, direction la Chine. Jusque Vang Vieng c'est plutôt plat et monotone, je m'arrête parfois faire une pétanque dans les villages avec les locaux (véridique !). Sur cette route un pick up me depasse, Andrew est l'intérieur, on se donne Rdv à Vang Vieng, une cinquantaine de kilomètres plus loin. Le cadre entre la rivière et les montagnes est sympa, mais c'est un endroit plutôt privilégié par les fétards où ça vit la nuit. Andrew repars aussitôt. Je n'y passe qu'une après-midi avec Falzian, un chinois en route pour Singapour à vélo. Juste le temps de se baigner et visiter les grottes des alentours.
 
Entre Vientiane et Vang Vieng
Falzian
Les alentours de Vang Vieng

La route prend de la hauteur entre Vang Vieng et Luang Prabang. Cet axe est bien connu des cyclo voyageurs, j'en rencontre d'ailleurs beaucoup et je comprends vite pourquoi.  Les paysages sont vraiments jolis. Avant de passer trop rapidement de vallée en vallée,  la route reste perchée le long des crètes et offre un panorama à 360 degrés sur les montagnes voisines.

Entre Vang Vieng et Luang Prabang
Rencontre avec une famille francaise parti pour un tour du monde 3 ans en camping car -  www.akilyfamily.com 
Les villages acrochés à flanc de montagne
J'arrive à Luang Prabang en fin de matinée. Par hasard, je retrouve Andrew l'autostoppeur australien. On passe le reste de la journée ensemble à se ballader dans la charmante partie historique de la ville.

Luang Prabang - ville classée au patrimoine mondiale de l'humanité par l'Unesco
Luang Prabang - baignade dans le Mekong avec les enfants
Luang Prabang - traditionnelles offrandes aux moines
 
Le lendemain, je partage un tuk tuk avec mes collegues de dortoir pour allez jusqu'aux impressionantes cascades de  Kuang si. Le jour suivant alors que je quittais la ville, je tombe sur les  ''zarmaloulous'' (www.zarmablog.blogspot.com) 5 francais partis à vélo en 2009. Cette joyeuse bande profite des arrêts dans les villes pour y jouer de la musique et faire des spectacles de rue. Ils réussissent parfois à convaincre les copains rencontrés sur le chemin à les suivre à vélo. Ils voyagent à 11 en ce moment. Je passe une journée avec toute la bande. 

Les cascades de Kuang si - plus de 30 mètres de haut
Les cascades de Kuang si - une des nombreuses piscines naturelles du site
Luang Prabang - les ''zarmaloulous'' - www.zarmablog.blogspot.com
Le dernier bout de route au Laos est agréable,  mais l'envie de découvrir la Chine me démange. Le poste frontière  ultramoderne a des airs d'aéroport. J'y patiente  plus d'une heure, tout est en règle, mais la photo de mon passeport se décolle un peu. Du coup, j'ai droit à tout les contrôles. Comme à chaque frontière, dès les premiers kilomètres je ressens le changement, c'est encore plus valable pour la Chine, le dépaysement est garanti.

''Bienvenue en Chine Monsieur Munaro'' me dit le douanier Chinois dans un Français parfait.
Premiers kilomètres en Chine dans les plantations de thé
Entre Mengla et Jinghong
J'empreinte la route nationale 213 aux allures de piste cyclable, peu fréquentée et en pleine nature. Je suis sensé suivre cette route jusque Kunming. Cependant, j'arrive quand même à me tromper. Quand je m'en rends compte, il est trop tard pour faire demi-tour. J'arrive dans la la ville de Jinghong. J'avais pas prévu d'y passer, mais ce détour tombe bien. Depuis plusieurs jours, j'ai du mal à appuyer sur les pédales, je décide de m'y arreter une journée pour me reposer. A peine arrivé, je rencontre Aizen qui m'invite à diner avec ses amis dans son studio d'étudiant. J'apprends mes premiers mots de chinois, on rigole bien, mais le concierge  de la résidence universitaire écourte la soirée. Il m'a vu entrer et rappelle à Aizen qu'après 20h je dois quitter les lieux. Il m'acompagne pour trouver une guest house pas chère. Et là, encore par hasard, je retombe sur mon ami Andrew, encore lui... On va faire un tour en ville et au coin de la rue, on tombe sur Tanel, le cycliste estonien. Incroyable! Pour le repos c'est loupé, mais les rigolades pour la récupération c'est bien aussi.

Arrivée à Jinghong - Comme dans toutes les villes chinoises, ça construit par quartiers entiers
Jinghong - dîner avec Aizen et ses amis
Jinghong - Loic, Andrew, Tanel - Ou comment se retrouver par hasard 1000km plus loin
 
Je reprends la route avec Tanel direction Kunming. Pendant une dizaine de jours, on voyage ensemble dans les paysages magnifiques qu'offrent les montagnes de la province du Yunnan. On enchaîne les cols, on serpente entre les montagnes et à chaque virage, chaque vallée, c'est la carte postale. 

Entre Jinghong et Kunming - On prend souvent la pluie, mais ça en vaut la peine.
Tanel qui engloutit une de ses 7 glaces quotidiennes
Les typiques cultures en terrasse
 
On  profite des arrêts dans les villes pour goûter toutes les variantes de nouilles, riz, thé et autres specialités. Le prix est dérisoire (souvent moins d'un euro), on peut donc s'en donner à coeur joie...  A l'approche de Kunming, on arrive sur un plateau  à 1800 mètres d'altitude. Les montagnes laissent place à l'agriculture de masse et aux zones industrielles.

Repas au marché Mojiang - Les nouilles c'est bien, mais les ''Jiaozi'' c'est mieux!
Les hauts fournaux de Huanianzhen -finalement la Chine c'est pas si dépaysant que ça ;)
Arrivée à Kunming
 A bientôt.