mercredi 22 août 2012

De Busan (Corée du Sud) à Kyoto (Japon)

Après avoir passé quelques jours à Busan, je quitte la Corée du Sud en ferry pour rejoindre le Japon. Je me réveille le lendemain à Fukuoka, 4ème plus grande ville du pays sur l'ile de Kyushu tout à l'Ouest . Petit passage à la douane. Hop! tampon! mon passeport continue à se remplir... 

Qui a dit que j'avais plus de cheveux?

Je fais un petit tour dans la ville pour m'acclimater un peu. Quelques différences par rapport à la Corée du Sud mais pas de changement radical. Une grande ville avec son quota de buildings. Le temps d'acheter une bonne carte routière, de faire quelques courses puis je fais mes premiers tours de roues au Japon. j'ai bien du mal à sortir de la zone urbaine. Pendant plus d'une centaine de kilomètres je traverse un alignement continue de centres commerciaux, et un enchainement de villes. 

hypermarchés, salles de jeux, pompes à essence et magasins divers. le Japon, ça ressemble souvent à ça...

Une chose est sure, ici je ne manquerai de rien. Mais malgré le nombres d'enseignes de supermarchés, les prix sont très élevés. Je savais que la vie était chère, mais ça dépasse ce que j'imaginais : 3 euros la pomme, 4 euros le kilo de riz,  10 euros le melon, 1,50 euros la tomate, 4 euros l'heure d'internet...  En bref, c'est pas ici que je vais faire des économies.  

Je parle beaucoup d'iles, de ponts, d'iles entres les iles, etc... pour comprendre ce que je raconte c'est plus facile avec une carte
Ce n'est que sur l'ile principale de Honshu, en direction de Hagi, que je peux voir le Japon comme je l'imaginais. Des petits villages avec des maisons traditionnelles, des collines verdoyantes, des temples, etc... Encore une fois, j'ai de la chance avec la météo,  seuls quelques  gros orages m'obligent parfois à m'arrêter. Et encore une fois les conditions sont parfaites : routes en très bon état et tout le confort à portée de main. 

Les collines de Akuyoshidai

Le pont de Iwakuni
Les maisons traditionelles japonaises
Je continue à profiter de ces paysages idylliques en retraversant ces montagnes pour me rendre à Hiroshima sur la cote Sud. Dans ces villages de montagnes, je me rends bien compte du calme et de la ''zen attitude'' des japonais. Les gens sont souriants et la colère ne fait pas partie de leurs habitudes.    

Le village de Tsuwano

Hiroshima - une partie du  ''memorial peace park''

Hiroshima
J'entame ensuite la petite traversée du chapelet de 8 iles (et des dizaines  et des dizaines d'ilots) conectées par de grands viaducs qui relient l'ile principale de Honshu et de Shikoku. Sans être trop fréquenté, c'est apparement un endroit priviligié par les japonais pour y passer leurs vacances. Je comprends vite pourquoi. En plus des paysages vraiment jolis, on y trouve des installations de sports et de loisirs un peu partout, un réseau complet de pistes cyclables, des aires de pique-nique, des plages, des villages de pêcheurs et évidement des sushis à tout les coins de rue... Tout ce qu'il faut pour rendre l'endroit agréable. 


En route pour les iles...

Vue sur l'ile de Takeneshima
Je ne m'en lasse pas...

Passé ces iles, me voila sur l'ile du Sud de Shikoku. Je n'y ferais qu'un bref mais agréable passage pour allez à Naruto, l'endroit  je suis sensé  rejoindre l'ile de Awaji (l'ile qui fait la liaison entre Shikoku et Honshu, (je vous avait dit, la carte était nécessaire ;) ) Mais arrivé la bas, surprise! Pas de ferry qui fait la liaison et le pont est réservé à l'autoroute. Il n'est donc pas possible de passer à vélo.

Le voila ce fameux pont de Naruto!

Après le nombre de ponts et d'iles que je viens de traverser ces derniers jours ou j'avais même le choix entre prendre le pont ou plusieurs destinations en ferry, j'ai du mal à le croire. Je demande confirmation à plusieurs personnes,  la solution serait d'allez à Tokushima prendre un ferry pour Wakayama. Pas vraiment ce que j'avais prevu. Ca me ferais faire bien des detours et traverser des zones ubaines plutot que cette ile qui s'annonce plutôt sympa. Pas de bus non plus, j'essaie alors l'autostop pour passer le pont,  sans succès. Les taxis refusent d'embarquer mon vélo. Allez, je tente l'autoroute. A défaut d'autres choix,  j'ai du rouler sur l'autoroute à plusieurs reprises dans d'autres pays, sans problèmes. Après tout, il n'y que 6 kilomètres entre l'entrée et la sortie d'autoroute. J'y vais! Je passe le péage discrètement, roule le plus vite que je peux, regarde mon compteur, 1km, 2km, 3km... mais les caméras de surveillance m'ont trahies,  en plein milieu du pont,  une voiture de police me rattrape et m'interpelle.  J'ai pu verifier le légendaire calme et l'organisation sans faille des japonais. En 3 minutes, une voiture de la police d'autoroute, une voiture de police et une camionnette pour charger le vélo, soit 8 personnes en tout. En plus de la bande d'arrêt d'urgence bloquée, la circulation de la voie de gauche  est déviée (au Japon, on roule à gauche). Je suis surpris de tout ce tralala mais surtout gêné par la dérangement causé. Ils m'emmènent de l'autre coté du pont. M'expliquent gentiment et avec le sourire que c'est interdit, contrôlent mon passeport. Il est 17h, ils ne savent pas trop quoi faire de moi, ils discutent entre eux,  me proposent de m'emmener à Kobe à 80 kilomètres de la (ça m'arrange pas, ça me ferais ''louper'' cette ile), puis de m'emmener à un hôtel de mon choix (allez à l'hôtel, ça ne m'arrange pas non plus). Puis ils me demande ''vous avez prévu quoi?, Qu'est-ce que vous préférez?''. Maintenant que je suis de ce coté du pont, j'aimerais autant allez à Kobe à vélo. Il me laissent donc  partir, pas d'amande, et me donnent même quelques indications de routes et recommandations sur les plus beaux endroits de l'ile. 

Coucher de soleil sur l'ile de Awaji, merci la police japonaise

J'ai bien fait de négocier, cette ile plutôt sauvage vaut le coup

Pont de Akashi tout au Nord de l'ile de Awaji - vue sur Kobe - Cette fois, il y avait un bateau!

J'arrive à Kobe en fin de journée. L'agglomération formée par Kobe et Osaka est immense. Ca va me permettre de me perfectionner en matière de ''bivouac urbain''. Pendant quelques jours je vais ralentir un peu le rythme niveau vélo. Au programme : Kobe, Osaka, Nara et Kyoto. Il y a peu de distance entre ces villes, j'ai donc le temps de visiter et me balader.

Arrivée à Kobe

Kobe

Kobe
 
Le lendemain, je vais à Osaka, 3ème plus grande ville du pays. Il est facile de s'orienter au Japon, tout est clairement indiqué et c'est assez sûr d'y circuler à vélo, même sur ces grands axes à 5 voies. Mais dans cette énorme zone urbaine, même s'il y a peu de distance, les feux tout les 300 mètres (pendant 40 kilomètres) rendent la progression lente. Arrivée à Osaka, tout monte encore d'un cran, plus de monde, les buildings sont plus hauts, les autoroutes sont sur 2 étages en hauteur, métro aérien, ca devient impressionnant. 


Osaka - quartier de Umeda

 Les Takoyaki -  des boules de pate frites farcies au poulpe! mais ca je le savais pas...cela dit, c'était pas mauvais

Osaka - quartier très animé de Namba
Je passe ensuite la colline à l'Est de la grande banlieue d'Osaka pour  retrouver un peu de calme à Nara. Petite ville couverte par un immense parc parsemé de temples. Nara fut la capitale du Japon antique, entre 710 et 784, et les monuments historiques de l'ancienne ville ont été inscrits au patrimoine mondial de l'humanité.

Le paisible parc de Nara
Nara - temple Todai ji
Parc de Nara

Je rejoins ensuite Kyoto, ou je suis actuellement, pour quelques jours de repos et visite ,mais ça j'en parlerais la prochaine fois... 
A bientôt.




dimanche 5 août 2012

De Beijing (Chine) à Busan (Corée du Sud)


La date d'expiration du visa est proche, je reste seulement 3 jours à Pekin. La conception parfaitement quadrillée de la ville  me permet de circuler facilement à vélo, sans me perdre. Je sillone les grands axes, les petites ruelles... c'est bien moins typique que ce à quoi je m'attendais. Des habitants de longue date me racontent que depuis les JO de 2008, la ville ne cesse de se moderniser. En effet, les grandes avenues de building donnent un caractère plutot impersonnel à la ville.

Pekin - 19 millions d'habitants, ca grouille!

Pekin - la citée interdite

Pekin - un des parcs de la ville

Pour rejoindre la Corée du Sud, la meilleure solution reste le bateau. Moins chère que l'avion et plus pratique pour transporter le vélo. La reservation des billets n'est possible que par telephone et uniquement en chinois. On fait notre ''réservation'' avec la receptionniste de l'auberge de jeunesse ou l'on réside. Après 5 coups de telephone et plus de 2 heures de communication, ''c'est réservé'' nous dit-elle. N'ayant ni confirmation écrite ni numero de reservation, on est un peu septique... On tente donc plusieurs agences de voyage pour essayer de faire une réservation de manière plus sure. On se heurte une nouvelle fois à ce que l'on appelle désormais avec Tanel ''la logique chinoise''. On a droit à : ''On ne vend qu'aux chinois'', ''on ne vend que des tickets de train et d'avion'', ''ah,un ticket de ferry! il faut vous rendre à la poste!'' j'en passe et des meilleures...

Pekin
Incertain de pouvoir prendre le ferry, je pars tout de même avec Tanel, pour ce dernier bout de route en Chine vers la ville portuaire de Qinhangdao, à 300 kilomètres à l'Est de Pekin. Passé les alentours de la capitale, on retrouve une chine plus authentique, celle qu'on a connu ces trois derniers mois. Des minis supermarchés à tout les coins de rue qui vendent tous les mêmes produits, des chinois qui crachent par terre, des petits marchés de village et surtout les ''baouze'', ces gros raviolis chinois vont nous manquer.

La route vers Qinhuangdao

On arrive à Qinhangdao la veille du jour de la date d'expiration de notre visa. On trouve facilement le bureau de la compagnie de ferry. La secrétaire a tout préparé, on paie et recupère les billets, nous voila soulagé! Le lendemain, on embarque pour la Coree du Sud...

Qinhangdao

Rien à declarer!

Au revoir La Chine...

Les 26 heures de trajet prévues, se transforment finalement en 40 heures à cause d'un typhon (apprement, c'est la saison) . C'est donc deux jours pour tard qu'on arrive en Corée du Sud au port de Incheon. Seoul est  40 kilomètres à peine, on y va dans la foulée. 

Entre Incheon et Seoul

A chaque entrée dans un nouveau pays, je ressens ce melange de curiosité et d'exitation. Le changement se voit dès les premiers kilomètres, le code de la route est respecté, beaucoup moins de deux roues, un affichage clair mais sourtout des boulangeries qui vendent des baguettes! Je sens que je vais aimer la  Corée.


Arrivée à Seoul
Je passe 5 jours dans cette énorome mégalopole de 22 millions d'habitans. Je retrouve Lee qui vit à Seoul depuis des années. On s'était rencontré au Laos quelques mois plus tot. On avait séjourné dans la même guest house à Luang Prabang. Elle me fait découvrir la ville et tester les plats Coréens.

barbecue coréen, topoki, oudeng, bibimbap, bulgogi, kimchi stew, etc... tout ça en un seul repas...merci Lee!
Seoul

Seoul
Dans l'auberge de jeunesse ou je réside, une fois n'est pas coutume, je suis le seul voyageur, les autres résidants sont la depuis plusieurs mois, pour le travail, les études, des traitements médicaux ou autres. Il y règne une ambiance de collocation vraiment sympa. Parfait pour se reposer après les dernières semaines marathons en Chine.

Seoul - Je fête mes 31 ans avec Tanel et mes ''collocataires''

Seoul - vue de la Seoul tower

Seoul - Parc Tongdaemon

Après 3 mois passés avec Tanel, je pars seul pour cette traversée de la Corée. Tanel restera à Seoul pour essayer de trouver un petit boulot ou repassera par l'Australie, ou il avait déja travaillé un an, pour renflouer son portefeuille. On se retrouvera certainement dans quelques mois en Amérique du Sud.



Sortie de Seoul


Je roule pendant 4 jours entre campagnes, lacs, montagnes et rivières. Les paysages sont jolis et les conditions sont optimales : un temps magnifique, des routes en parfait état, des pistes cyclables, des aires de pics niques aménagées, des supermarchés avec tout ce qu'il faut (et même plus qu'il n'en faut), de l'eau potable au robinet... Bref je retrouve tout le confort des pays développés. Tout ces petits détails cumulés rendent ces jours très agréables. C'est les vacances dans les vacances! Par contre, les prix sont identiques à la France, après des mois passés en Asie dans des pays ou un repas me coutait un euro, j'ai du mal à m'y refaire.

Les paysages du centre de la Corée

Je retrouve la mer sur la cote Est, dans les environs de Uljin. Puis je me dirige vers le Sud par les petites routes cotières escarpées. Pas de tourisme de masse, je traverse de paisibles villages de pêcheurs, des zones sauvages et quelques plages.


Le village de Bugyeon

Mouais... j'ai pas gouté...

Ça pêche, ça pêche, ça pêche

Après ces quelques jours le long des cotes Coréennes, j'arrive à Busan, 2ème ville du pays après Seoul. J'avais contacté un membre de couchsurfing qui avait accepté de m'heberger. Mais au dernier moment, plus de réponses. Je cherche donc une auberge de jeunesse. Sur le chemin je trouve un endroit de bivouac à deux pas d'un des meilleurs quartier de la ville. Me voila SDF en ville. Je profite de mes derniers jours en Corée dans cette ville agréable.

Busan

Busan
Busan - plage de gwangalli

Demain, je prend le ferry pour le Japon!
A bientot.