vendredi 23 décembre 2011

De Bombay (Inde) à Udaipur (Inde)

Je quitte Bombay avec des dents toutes neuves. Pendant les 50 kilomètres de slalom pour sortir de la ville (un des deux axes principaux est coupé pour travaux ce jour la), je m'arrete acheter  des  rustines dans un magasin de velo (je viens de crever deux fois en 10 kilomètres, y a des jours comme ça... ). J'y rencontre Anil, qui  parle un peu français,   il vient de participer à une course cycliste longue distance en France, le Brest-Paris-Brest (1200 kilomètres en une seule étape!). Le lendemain matin, alors que je viens à peine de prendre la route, un cycliste me rattrappe, c'est Mehul, lui aussi  s'entraine pour des courses longues distances. Il est  évidement ami avec Anil, le monde est petit. Il parti de Bombay à 4h du matin, je roule une centaine de kilomètres avec lui, quand on se quitte, il lui reste plus de 150 kilomètres à faire...impressionant.



Sortie de Bombay (j'ai pensé à vous les frontaliers)
Journee avec Mehul 
L'inde c'est souvent ça
Je roule 2 jours sur ''l'autoroute'' qui mène vers le Nord. C'est une 2x3 voies ou la bande de gauche sert de route locale à double sens, parfois je me demande même si on roule  bien à gauche. Elle est utilisée par les vélos, les charettes, les pietons, les motos et aussi par les animaux... c'est un joyeux foutoir. Le klaxon est roi, les accotements sont souvent couverts de déchets mais y a des restos-route ou l'on mange bien pour pas cher et ou l'on rencontre des gens sympas.  Aussi je recois des encouragements et des saluts de la plupart des gens que je croise.
les camions indiens qui encouragent à l'utilisation du klaxon
Entre Bombay et Udaipur
Ouais, c'est pas tout près hein
Quand je bifurque enfin sur les routes de campagne, le changement est radical. C'est calme, ombragé, plus de déchets (sauf dans les villes),  la température idéale, les routes plutot bonnes, parfait pour rouler en vélo. Sur le chemin, je rencontre des gens vraiment sympas, qui m'invitent pour le thé, pour manger, parfois même pour la nuit, dommage que ça ne soit pas toujours au bon endroit ou au bon moment. Surtout qu'il est difficile de trouver un endroit ou mettre la tente.  Même à la campagne, les indiens sont partout: dans les champs, le long des routes, dans les forets. Tous les soirs c'est la partie de cache cache. En général je gagne,  mais parfois je perds. Un soir, après avoir cherché  un endroit pendant des dizaines de kilomètres, je finis dans un hôtel de routiers pas cher. La police toque à ma porte à 2h du matin pour contrôler mon passeport... Quelques jours plus tard, je me fais chasser d'un champ au lance pierre (véridique!) par un paysan enragé.
J'ai essaye le criket, le sport national, je suis plutôt mauvais...
Entre Bombay et Udaipur
Entre Bombay et Udaipur
Les attroupements sont proportionnels à la population. Quand c'était 7/8 personnes en Turquie ou en Iran, ici c'est au minimum une trentaine de personnes qui m'entourent à chaque arrêt. Heureusement, les indiens parlent souvent anglais, ça facilite la conversation.


Une quinzaine sur la photo, et y en a autant derrière 
Entre Bombay et Udaipur
Le marché du village de Rajpipla
Les zones rurales que je traverse sont incroyables: vallonnées, verdoyantes, coupées de lacs et de rivières.  J'y croise très fréquement, dans les villes comme dans les campagnes, des buffles, des chèvres, des chiens, des cochons, des écureuils des singes, des éléphants, des oiseaux en tout genre... J'ai parfois l'impression d'être dans un autre monde.


Entre Bombay et Udaipur
Entre Bombay et Udaipur
Entre Bombay et Udaipur
Les conditions de vie sont spartiates: des petites maisonettes de branchage sans eau courante, ou campements de fortune en bord se route.  Les travaux agricoles se font encore sans aide mécanique. Tout le monde travaille, les enfants et les femmes font souvent les taches les plus pénibles, dans les champs comme sur les chantiers. 


Entre Bombay et Udaipur
Entre Bombay et Udaipur
Entre Bombay et Udaipur
Je viens d'arriver à Udaipur, je retrouve Stéphane pour le réveillon de noël, un français qui voyage en courant que j'avais rencontré à Shiraz en Iran.  A défaut de dinde aux marrons, ce sera restaurant indien, faut s'adapter... 

Joyeux noël à tous.

lundi 12 décembre 2011

De Dubaï (Emirats Arabes Unis) à Bombay (Inde)

J'arrive à Dubaï en fin de journée après 4h de ferry. Je fais mes premiers tours de pédales aux Emirats les yeux grands ouverts. Même si je m'y attendais, je suis impressionné par la taille et la densité des buildings. C'est encore plus ''à l'américaine'' qu'aux Etats unis! Tout est hors normes, les routes à 2x7 voies, les grattes ciels immenses, les mall (centre commerciaux royaumes de la consommation), les voitures de luxes...Je vous dis pas le contraste après 40 jours passés en Iran entre désert et montagnes!

Dubai - la route la plus cher du monde

Dubai
Dubai
Je rejoins Hossam, contacté via couchsurfing (une communauté en ligne de voyageurs), qui m'acceuille (comme un roi, encore merci à lui) pendant deux jours. On va voir son ami Maher qui joue un match de foot à l'université americaine de Dubai. Pour ne pas denoté avec la ville, l'université est elle aussi énorme. Une ville dans la ville : terrains  interieurs climatisés et exterieurs de foot, basket, piscine, coiffeur, piste d'athlétisme, supermarché, un building par section, logements...tout ça reservé aux étudiants... Je vous laisse imaginer le prix du semestre... Je passe donc ces deux jours avec Hossam et sa bande de copains. Plage,  volley ball, centres commerciaux, bar, cinema, bowling, restaurant, salle de sport haut de gamme, voila pour le programme. C'est plutot chouette de faire tout ca  avec eux, c'est comme si je faisais parti de le bande depuis toujours. Dubaï ne m'aurais pas autant plu si je n'etais pas tombé sur eux. 

Plage de Palmeira - Dubai
Burj Khalifa - la plus haute tour du monde 
Avec Hossam, Maher et toute la bande

La veille de mon départ pour l'inde c'estla fête nationale. Les manifestions n'ont pas lieu sur les places publiques mais dans les centres commerciaux!

La marina de Dubai
Dubai
A l'aéroport de Dubaï, l'enregistrement du vélo se passe sans problème Par contre,on ne veut pas me laisser embarquer si je n'ai pas de billet retour (même avec un billet allez et un visa en règle)., L'avion part dans 2 heures, réserver un billet puis l'annuler me couterait 90 dollars. Je donne un faux numéro de réservation d'un vol retour existant chez une autre compagnie. Ça passe! Je m’envole pour Bombay.

Arrivée a Bombay
De l'aéroport au centre ville, je croise toute la misère du monde sur les trottoirs. Je savais à quoi m'attendre en me rendant en Inde, mais à peine 3h après Dubaï, ça choque!

Vue de la chambre chez hossam à Dubai / Vue de la chambre d'hotel à Bombay

Je passe plusieurs jours à créer et mettre à jour ce nouveau blog aussi régler quelques détails matériels. Mais alors que je suis prêt à partir, une douleur à une dent me fait pousser la porte d'un dentiste.1, 2, 3, 4, 5, 6... 7 caries! Rien que ça! Une est importante et nécessite une couronne.  Je me retrouve donc obligé de rester plus longtemps que prévu. Je dois attendre ma couronne pendant 4 jours. J'en profite donc pour visiter la ville plus en détails.

J'y ai passe des heures. et des heures!  La faute aux pâtisseries Turques ça!
Bombay
Bombay
En attendant ma couronne, je silionne  la ville dans tout les sens, à pied et à vélo, C est l'occasion de m'habituer à la conduite anarchique et au chaos ambiant. Je visite aussi les grottes de Elephanta Island et de Kanheri. 

Bombay
Chiken malai avec des nans, une de mes repas classique à Bombay
Le temple de Kanheri
Les quartiers du centre ville ont du charme, assez propres, sous d'immenses arbres, avec leurs bâtiments coloniaux  vieillissantsÇa contraste avec les tours modernes tout confort des quartiers périphériques. Autour de ça, des bidons-ville, la pauvreté, des familles qui vivent sur les trottoirs, des  ordures qui traînent...  La ville est bondée,  ça grouille de partout, c'est plein de vie. Je garderais en mémoire l'image de cet homme sans jambes qui traverse ''l'autoroute''   devant moi en se déplaçant sur ses mains, il prend le temps de s’arrêter de me sourire et de me saluer, tout ca au milieu des voitures!

Bombay
Bombay
Bombay

A bientôt


mercredi 30 novembre 2011

De Shiraz (Iran) à Dubaï (Emirats Arabes Unis)

RDV à 9h ! On part pour Dubaï ! On est 11 au RDV, mais on ne partira qu’à 7, Michèle et Benoit ont un avion de Shiraz à Oman dans quelques jours et Annemarie et Ian n’ont pas de tente, il vont de ville en ville, a un rythme différent.

Départ de Shiraz
La zimyad - la voiture numéro 1 en Iran (execo avec la Peugeot 405)
Il était une fois 7 cyclos sur les routes d'Iran
On roule pendant 4 jours à 7, l’ambiance est bonne, les kilomètres passent sans s’en rendre compte, les bivouacs sont animés et sympas. Depuis Shiraz, la route est bien moins fréquentée, plus on va vers le sud, plus c’est joli. On traverse des zones montagneuses, on commence à voir des palmiers et des chameaux, la température est idéale, c’est parfait.

Entre Shiraz et Bandar Lengeh

Laurent, Marie, Gaëlle, Tommy, Elodie, Geoffroy, Loic
Entre Shiraz et Bandar Lengeh
Enfin ça aurait été parfait sans la pluie, mais elle nous rattrape, c’est des trombes d’eau qui nous tombent dessus. On arrive en fin de journée complément trempé dans une petite ville. A peine arrivé, 4 femmes dans une voiture nous invitent à les suivre. Elles nous conduisent dans une caserne militaire. On y passe une bonne heure, on disctute avec un militaire qui parle anglais, mais on se demande un peu ce qu’on fait la. Finalement, on nous met à disposition un appartement complet avec dortoir, cuisine, salle de bain,  dans un bâtiment administratif de la caserne. On nous offre le thé et fait sécher nos vêtements. A 7 on ne pouvait pas rêver mieux.
 
Entre Shiraz et Bandar Lengeh - l’inondation!
J'ai connu des jours meilleurs
Hébergés en pension complète par les militaires, comme souvent en Iran, ça fini bien
Déjà à 3 on était lassés des ‘’hello mister, Where are you from?’’, mais à 7 ont est encore plus sollicités, on se fait prendre en photos, suivre par des  hordes de motos curieuses,  filmer, etc… bref on passe pour des extraterrestres. 

Entre Shiraz et Bandar Lengeh

Entre Shiraz et Bandar Lengeh - les courses
Entre Shiraz et Bandar Lengeh
Chacun de nos arrêts provoque un attroupement. A tel point qu'une fois on est escorté par la police pendant plusieurs dizaines de kilomètres. Même en négociant, impossible de  s’en débarrasser. Le soir venu, les agents de police refusent qu’on campe dans le désert, même en se cachant bien. Entre désacord et difficulté de communication, le dialogue de sourd dure plus d'une heure. Ils veulent qu’on continue jusqu’à la prochaine ville pour passer la nuit, à 40km de la, alors que la nuit tombe . Heureusement, un  habitant du village voisin débloque la situation en nous ouvrant sa cabane de champ pour la nuit.

Vous avez déja essayer de negocier avec des policiers Iranien? c'est pas gagné!
Une  épicerie de village
Photo entre filles
Après 4 jours de bons moments à rouler ensemble. On doit se séparer, Tommy et Marie prennent le Bateau dans un autre port, Gaëlle et Laurent eux le prennent 3 jours après moi. Je continue donc avec Elodie et Geoffroy. La route est de moins en moins fréquentée et les paysages grandioses,c’est le bonheur de pédaler dans un cadre pareil.

Les paysages du Sud de l'Iran
Les paysages du Sud de l'Iran
Quelques une des nombreuses réserves d'eau qu'on peut voir au Sud de l'Iran

On arrive au port de Bandar Lengeh la veille du départ de notre ferry pour Dubai. La ville n'a rien de particulier, mais c'est la dernière ville iranienne pour nous. On se ballade un peu au marché et on fait un petit tout de la ville. Dans la rue, le capitaine du bateau qui se ballade avec sa famille. Il nous acoste "vous prenez le ferry demain? oui, ben je suis le capitaine". Il nous guide jusqu'à un bon restaurant, histoire de manger un dernier riz/ brochette de poulet (le plat traditionnel iranien). Sur le chemin on s’arrête acheter du pain, il insiste pour payer, comme pour nous rappeler une dernière fois l’hospitalité iranienne. Le lendemain, cette rencontre nous offre l’avantage de voyager en première classe et de mettre nos vélos dans le bateau plutôt qu’en cale avec les bagages. 4 heures de ferry jusque Dubai...

A bientôt